lundi 24 mars 2014

Dindon toujours au poste




Le Dindon sauvage semble avoir adopté notre jardin pour la fin de l'hiver. Nous le voyons à tous les jours venir se nourrir de pommettes et de maïs. Nous avions un pommetier nain garni de nombreux fruits et aujourd'hui, en compagnie d'un autre dindon, ils ont finalement englouti le reste de la production.







Dindon se délectant des fruits du pommetier nain









 


Une chicane de dindons?


 À un certain moment, ayant transférés vers un autre pommetier, ils ont commencé à s'intimider. À quelques reprises, le plus agressif s'est imposé au point d'interdire l'accès aux pommettes à l'autre dindon. Ce dernier a finalement abandonné pour aller se nourrir de maïs à quelques pas de là. L'autre l'a rejoint quelques minutes plus tard  cette fois sans se pourchasser l'un l'autre.

 Les dindons se nourrissant du maïs concassé destiné aux Plectrophanes des neiges.







Ce matin, il n'y avait pas que les dindons qui convoitaient les pommettes. Une trentaine de Jaseurs d'Amérique voyageaient entre les gros érables, les pommetiers et les sorbiers. Faut dire qu'ils n'étaient pas de taille avec les dindons et ne visitaient pas les mêmes arbres fruitiers.





 Les chardonnerets sont encore très nombreux (au-delà d'une centaine) et nous avons pu déceler quelques tarins parmi eux.


 Finalement nous avons notre contrôleur. Quand il y a trop de marmaille, il se lance à la poursuite de quelques individus sans faire mouche la plupart du temps. Alors le calme revient pour un certain temps.

Cet épervier surveille le va et vient aux mangeoires

Le printemps est à nos portes. Depuis trois jours nous relevons la présence de plusieurs Carouges à épaulettes. Les graines répandues sur les contreplaqués et au sol, les attirent particulièrement. Dès que nous relèverons notre premier quiscale, il faudra passer aux mangeoires d'été,

Conseils:
- Si vous tenez à garder les indésirables hors de votre cour, remisez vos plateaux ou grillagez-les.
- Il est temps d'installer vos mangeoires sélectives pour restreindre la venue des quiscales, vachers, pigeons, carouges, etc.
- N'offrez plus de maïs concassé, d'arachides et de maïs rond. Il est préférable de laisser partir les Geais bleus le temps de la nidification car ils détruisent de nombreuses nichées.
- Les graines à offrir dans les mangeoires sélectives sont le tournesol noir dans les mangeoires suspendues, le chardon dans les silos, le millet et l'alpiste dans des cages grillagées au sol.
- Amassez toutes graines trainant sur le sol et équipez vos mangeoires de ramasse-graines.
- Un nettoyage en profondeur des mangeoires s'impose au printemps.

Attention aux pigeons
Cette espèce amène souvent des problèmes avec nos voisins. C'est souvent à cause de ces volatiles que les villes passent des règlements interdisant de nourrir les oiseaux. Saviez-vous que les pigeons occasionnent de nombreux dommages aux bâtiments par leurs fientes, qu'ils raccourcissent la durée de vie d'une toiture en bardeaux d'asphalte en enlevant le gravier qui les recouvre? Faites une recherche sur internet concernant les coûts occasionnés par ces oiseaux et vous comprendrez peut-être votre voisin. Ne les encouragez pas à se nourrir chez-vous.

samedi 8 mars 2014

Un dindon sauvage solitaire.





Depuis trois jours, un Dindon sauvage a trouvé refuge au Jardin ailé. Nous avons aperçu ses traces jeudi dernier et ce n'est qu'hier matin que nous l'avons vu se nourrir de maïs concassé que je mets sur des buttes de neige pour les plectrophanes. Comme il me semble craintif et qu'il va se cacher dans les cèdres dès que je  mets le nez dehors, j'ai dû me contenter de photos prises de l'intérieur à travers les vitres de la fenêtre. J'aurais cru que d'autres dindons se joindraient à lui mais il est toujours seul pour le moment.

 
 
Ce matin, il s'est nourri pendant de longs moments puis il a fait le tour de la propriété en furetant autour des arbres fruitiers. Il a gobé quelques pommettes, est retourné sur les contreplaqués picorer des grains et finalement entrer dans la haie de cèdres et  piquer un roupillon pour une bonne partie de la journée.
 
Dindon mangeant des pommettes
 
Une fois les  pommettes avalées, il complète son repas avec des grains de maïs étalé sur un contreplaqué.
  Se croyant bien camouflé dans cette haie de cèdres clairsemée, il s'est couché et est demeuré là de  longues heures sans bouger.

 
 
 
 
      Finalement, en fin de journée il s'est envolé sur une branche



À la tombée de la nuit, il était toujours là à roupiller, la tête déposée sur son aile.
 
 
Voici deux espèces qui ont fait leur apparition depuis quelques temps.
 
Les Roselins pourprés sont près d'une dizaine à nos mangeoires depuis au moins deux semaines et un seul Tarin des pins a été décelé à travers les centaines de chardonnerets qui s'abattent  chaque jour sur mes 14 mangeoires.
 
 
chardonnerets à un silo

 
 
Conseils:
   -   Les températures dépasseront régulièrement le point de congélation bientôt. Il sera alors temps de retirer le gras animal. Par contre, il est bon de donner à l'année du pain d'oiseaux si on utilise de la graisse végétale comme je l'indique dans la recette du ''Grand livre pour attirer les oiseaux chez soi''. La meilleure façon de déterminer le moment pour retirer le gras animal est lorsque le temps des sucres bat son plein.
 

   -   Vers la fin de mars, il est bon d'installer nos premiers nichoirs. On pense à ceux des mésanges et des sitelles. Donc si vous  n'avez pas encore construit leurs nichoirs, il est grand temps de le faire.

 

   - Bientôt nous verrons arriver les migrateurs et les premiers arrivés sont la plupart du temps les carouges, les quiscales et les vachers. Si vous ne voulez pas qu'ils s'établissent chez-vous, il est préférable de ratisser les graines au sol et d'installer des mangeoires sélectives avec ramasse-graines. Faute de ne pouvoir se nourrir chez-vous, ils iront ailleurs.

 

Bon printemps



jeudi 27 février 2014

Un nouveau livre s'annonce

 
 


Après trois années de travail,  je vous présente un tout nouveau livre qui paraîtra bientôt dans les librairies. Il découle de plusieurs années d'expériences et recherches sur le comportement des oiseaux dont quelques espèces en particulier ont retenu mon attention plus particulièrement.
Présentement, le livre est au stade de l'impression et nous l'attendons pour la fin d'avril sur les tablettes des différents points de vente.
Ce volume se veut la continuité de celui intitulé: ''Le grand livre pour attirer les oiseaux chez soi''.





mardi 11 février 2014

Pensez à vos nichoirs

Dans quelques semaines, il sera temps d'installer vos premiers nichoirs. Je remarque depuis quelques jours que les sitelles et les mésanges se tiennent en couple. Ces deux espèces magasinent tôt leur nichoir. Souvent elles le réservent plusieurs semaines avant de l'occuper pour la ponte.
Février est dont le mois par excellence pour voir à la construction et la préparation des nichoirs. Les rayons du soleil de plus en plus présents nous font penser au printemps et  bientôt ce seront les travaux extérieurs qui nous occuperont. C'est toujours vers la mi-mars que j'installe les nichoirs à mésanges et sitelles. Ils seront souvent visités la journée même.

Voici quelques nichoirs destinés aux mésanges



Je vous conseille de toujours installer quelques nichoirs neufs à chaque année. Certains couples tiennent mordicus à leur vieux nichoirs alors que certains autres préfèrent en occuper un neuf.

Selon la température, il arrive de devoir installer nos premiers nichoirs à merlebleus dès la fin de mars. Il est préférable de prévoir leur logis maintenant.

Une autre tâche que l'on peut accomplir maintenant est la préparation des porte-matériaux. Couper des bouts de ficelle, effilocher des carreaux de tissu, s'approvisionner en plumes blanches et remplir les porte-matériaux sont autant de travaux que l'on peut accomplir bien au chaud dans son atelier.

Voici quelques photos prises dernièrement

Nos plectrophanes sont revenus après une absence d'environ trois semaines. Ils sont moins nombreux mais aujourd'hui, j'en ai dénombré 23




Ils aiment bien se nourrir de maïs concassé étendu sur des petits monticules de neige.










Ceux-ci ont préféré le mélange de millet et de maïs concassé répandu sur un contreplaqué.




De nombreux Bruants hudsoniens et juncos semblent apprécier le contreplaqué sur lequel un rectangle grillagé est déposé. Comme les graines de maïs concassé, de millet et d'alpiste ne sont pas accessibles aux Geais bleus et aux tourterelles, ces petits granivores franchissent facilement les carreaux pour se retrouver à l'intérieur sans craindre de se faire déloger par les gros oiseaux.


 
Ce Merle d'Amérique doit avoir bien hâte de retrouver ses vers de terre. Présentement son menu se limite aux fruits.





Heureusement, il n'a pas à avaler de la neige pour se désaltérer.









Conseil:
Pensez à nettoyer vos mangeoires au moins une fois au deux remplissages. La salubrité est importante même en hiver.

mardi 28 janvier 2014

Tourterelles en grand nombre

À chaque hiver, nous avons toujours quelques espèces qui dominent et cette fois, les tourterelles sont du nombre. Malgré la présence régulière d'un épervier, elles nous demeurent fidèles et semblent préférer jouer avec le danger plutôt que de rechercher leur pitance ailleurs. On en dénombre quotidiennement plus d'une cinquantaine qui passent leur journée sur les plateaux ou dans les arbres tout près. Des cinq litres du mélange de graines que je leur offre,  elles avalent en tout premier lieu le tournesol, puis ensuite elles s'attaquent au millet blanc pour finalement terminer avec le maïs concassé.


Les grands froids sont plutôt cruels pour ces oiseaux aux doigts fragiles. Plusieurs ont perdu une partie de leurs griffes et plus le froid persiste, plus les doigts de pieds raccourcissent. Certaines ont même de la difficulté à se maintenir en équilibre sur une branche. J'ai donc hâte pour elles que la chaleur revienne.
Ces volatiles font largement usage de l'eau qu'on leur offre. Elles font souvent la navette entre les plateaux et l'abreuvoir. Comme elles n'hésitent pas à se poser sur les briques immergées, j'ai dû les retirer pour restreindre les engelures car une fois hors de l'eau, leurs doigts devenaient tout glacés. Elles doivent maintenant se percher sur le rebord de l'abreuvoir.


Le nombre d'étourneaux est également à la hausse. Le gras animal les attire particulièrement et l'eau est également pour eux un point de ralliement. De plus, ils convoitent avec les geais les arachides du mélange.









Cet étourneau laisse échapper une partie de l'eau qu'il avait capté à la sortie du boyau.














Ce geai attend patiemment son tour. Ce n'est pas dans son habitude car normalement son arrivée fait déguerpir tous les oiseaux. cependant, les tourterelles sont si nombreuses qu'elles l'affrontent cet hiver.








Ce Merle d'Amérique trouve l'hiver bien long. Il se nourrit de pommettes qui sont encore très nombreuses dans nos arbres. Il apprécie cependant les autres fruits que je lui offre. Il a alors une alimentation plus variée. J'ai donc ajouté à son menu des fruits du cassinoïde, des cassis, des fruits du sureau doré et du sureau rouge que j'avais congelé ainsi que des raisins secs et des vers de farine. Il devrait traverser l'hiver.

lundi 20 janvier 2014

Affluence aux mangeoires

Aujourd'hui, nous avons enregistré 16 espèces. Les oiseaux doivent pressentir le refroidissement marqué qu'on nous annonce car ils sont très nombreux à venir s'alimenter. Je ne sais si l'Épervier de Cooper a changé de territoire, car depuis une semaine le nombre de volatiles augmente de jour en jour. Autant c'était tranquille aux mangeoires il y a deux semaines, autant il y a de la fébrilité dans l'air depuis deux jours.
Comme prévu, cet hiver les chardonnerets dominent largement. Il nous arrive d'en voir plus d'une soixantaine à la fois aux mangeoires. Les plateaux sont indéniablement les mangeoires les plus appréciées.


Ce mélange de millet, alpiste, maïs concassé, chardon et tournesol broyé semble leur plaire.

Les Bruants hudsoniens sont également très nombreux. Nous en avons plus d'une vingtaine qui nous sont demeurés fidèles depuis octobre dernier. Eux aussi préfèrent les plateaux.





Les Bruants hudsoniens ne se tolèrent pas facilement entre eux mais lors de chute de neige, la faim semble l'emporter sur la rivalité.













Plusieurs Juncos passent également l'hiver au Jardin ailé.










Nos autres espèces régulières sont les Pics chevelus, les Pics mineurs, le Grimpereau brun, les Sitelles à poitrine blanche, les Mésanges à tête noire, plus d'une trentaine de tourterelles, plus d'une quinzaine de Geais bleus, les corneilles, les étourneaux, les Cardinaux et une volée de pigeons qui passent quotidiennement au-dessus du jardin avant d'aller se poser sur l'antenne du voisin.

Aujourd'hui, se sont ajoutés un vacher et deux Merles d'Amérique. Les pauvres: ils vont devoir lutter contre le froid dans les prochains jours. Heureusement, les pommetiers sont encore garnis et j'ai une bonne réserve de fruits congelés s'ils viennent à épuiser les pommettes. Nous annoncent-ils finalement le printemps ou ont-ils été déboussolés par le redoux des derniers jours? Faut dire que ce sont deux espèces qu'on voit de plus en plus passer l'hiver chez nous et ils ont probablement changé de territoire à la recherche d'un nouveau milieu pour s'approvisionner.








Ce vacher nous est arrivé ce matin en pleine tempête de neige.













Ce Merle d'Amérique a avalé près d'une dizaine de pommettes en moins d'une heure.












Note:
Si vous offrez du gras aux oiseaux, il serait temps de vérifier son état. Souvent il ne reste dans les contenants que des filaments ou résidus de gras qui s'est un peu défraîchi avec les redoux que nous avons connu. Il serait peut-être bon d'en offrir du neuf car cet aliment sera une bonne source d'énergie pour encore deux mois.

samedi 4 janvier 2014

1 Janvier (suite et fin du récit)




 
Mésange à tête noire à l'abreuvoir chauffant et une autre au plat de vers et d'amandes
 
 

Voilà nos deux couples de Mésanges à tête noire qui s’amènent.  Elles ont un rituel bien à elles. Se servant de l’hydrangée comme tremplin, elles explorent un à un les trois plats sous grillage pour en ressortir avec un ver ou une amande. Ces petits oiseaux semblent avoir une mémoire phénoménale. Elles ne visiteront le plat de vers qu’une seule fois et s’il est vide comme ce matin, elles y reviendront à nouveau à leur prochaine séance d’alimentation en espérant que cette fois sera la bonne.

     Comme cette source de nourriture est très convoitée par la majorité des espèces, il est nécessaire de la limiter aux petits oiseaux. Le grillage est donc de mise.

     Une certaine hiérarchie est bien établie dans le groupe. Nous ne les voyons jamais deux dans le même plat. Elles attendent patiemment que la place se libère ou vont visiter une autre mangeoire et sitôt une partie, une autre la remplace. Ce ballet aérien peut durer de nombreuses minutes. Elles aiment bien diversifier leur alimentation. Tantôt elles prendront quelques graines de chardon et tantôt ce sera une graine de tournesol qu’elles iront décortiquer dans les épinettes voisines. Elles finissent rarement leur repas sans prendre une becquée de pain d’oiseaux et passer à l’abreuvoir.
 
 
 
 





 
 
 
 
Sitelle à poitrine blanche s’alimentant de pain d’oiseaux sur la bûche à grimpereau









   L’arrivée de notre couple de Sitelles à poitrine blanche suit de très près celle des mésanges. Elles  ont développé des habitudes bien particulières, elles aussi. En début d’hiver, elles adoptent une mangeoire et elles ont tendance à se confiner à celle-ci. C’est donc toujours au même endroit que je dois leur présenter leurs petites gâteries.  Si la première sitelle sort de la mangeoire bredouille, la deuxième  fait mieux. Comme elle a observé le comportement de de l’autre, inutile de se rendre au plat. La manne provient ce matin de la bûche;  allons-y sans détour. Tête en bas, elle s’accroche aux écorces du gros érable et elle descend jusqu’à la bûche à grimpereau. Grâce à son long bec effilé elle retire de la rainure le pain d’oiseaux convoité laissant quelques secondes plus tard le chemin libre à sa congénère.

 

 

 
 


 



Sitelle à poitrine blanche sortant de la mangeoire à plancher chauffant, un vers au bec
 
 

     Subitement, tous les oiseaux s’alimentant aux mangeoires suspendues sous l’avant-toit  s’envolent de tous les côtés. Un rapace vient-il de faire son apparition? Aucunement, ce sont 2 pics chevelus qui les ont fait fuir. La femelle se pose momentanément sur un silo à tournesol, jette quelques graines dans le ramasse-graines, file sur l’érable près de la haie de cèdres  et commence à marteler le sac de gras qui y est accroché. À grands coups de bec, elle arrache et avale des morceaux de suif tout en laissant tomber sur le sol quelques miettes qui feront la joie des Étourneaux sansonnets
 
 




         

 

 

 

 



 

 








 
 
 

     Quant au mâle, il opte pour la bûche à pain d’oiseaux. Il s’accroche au bas de celle-ci, monte sous la cruche protectrice et, à coups répétés, parvient à fractionner cet aliment bien durci par le froid qui sévit et à en engloutir une bonne ration. Le bec bien rempli, il va s’agripper au tronc de l’épinette bordant le stationnement et disparaît entre les branches.     Le calme revenu, les petits oiseaux regagnent un à un leurs mangeoires.



 

    J’ai remarqué qu’en hiver, indépendamment de l’espèce, les pics ont tendance à se voisiner et à voler en groupe. On l'a constaté en 2011 et 2012. Au début de novembre, nous avions eu un nouveau pensionnaire qui les accompagnait. Il s’agissait du Pic à ventre roux. Il se présentait à tous les jours, soit au gras, soit aux mangeoires de vers ou encore aux bûches de pain d’oiseaux. Lorsque les pics étaient très actifs, il n'était jamais très loin. En zyeutant les différents postes d’alimentation nous l’apercevions presqu'à coup sûr, sous une boite grillagée remplie de gras.

 


 



 



       Un Pic mineur se pose dans l’hydrangée et, en quelques coups d’ailes, il vient s’accrocher au treillis de suif suspendu sous l’avant couverture. Il sera vite délogé par quelques Étourneaux sansonnets car pour ces derniers, c’est  la seule nourriture disponible et ce matin ils sont voraces. En jetant un coup d’œil, par la fenêtre arrière, sur le sac de gras accroché à plus de 15m du sol nous comprenons qu’ils ont invité leur famille et leurs amis. Le filet en est couvert et même s’il fait un froid de canard, son contenu fond à vue d’œil.

 







Nombreux étourneaux sur un sac de gras monté à 15 m (50 pieds) le long du tronc d'un gros érable














Des mouvements dans le lilas attirent mon regard. Un pic mineur s’essuie le bec sur une branche. Il doit s’être alimenté, non loin de là,  à une des quatre bûches pour pain d’oiseaux accrochées à un support.

    Mais ce qui retient davantage mon attention est l’oiseau brunâtre qui saute d’une branche à l’autre en s’approchant du fusain ailé. Mais oui, c’est une femelle cardinal et le mâle est en train justement de faire un festin de ces petits fruits rouges. La femelle n’attend pas son tour. Elle a appris depuis longtemps qu’elle trouvera tout aussi bien à la mangeoire grillagée, mangeoire qu’ils ont adoptée dès l’automne dernier.

 

    Comme les cardinals sont des oiseaux craintifs, elle s’approche lentement en épiant tout ce qui pourrait être un danger pour elle. Elle quitte le lilas pour se poser dans le pommetier qui a calmé la faim de plusieurs Merles d’Amérique et d’une horde de Jaseurs boréaux en décembre dernier.


Dépouillé de ses fruits, il sert maintenant d’arbre perchoir où les oiseaux se posent pour observer les mangeoires ou digérer la nourriture qu’ils viennent d’avaler. Après une pause de quelques minutes, elle quitte son point d’observation pour s’arrêter dans l’hydrangée face à la mangeoire. Après quelques minutes d’hésitation, elle traverse le grillage et décortique le tournesol graine après graine. Elle finit par céder la place au mâle dès qu’il se pose sur le rebord du plancher. Pendant plusieurs minutes il se gave de pain d’oiseaux, de graines de tournesol et de maïs concassé. Puis il rejoint la femelle dans la haie de cèdres déjà bien coiffée de plusieurs centimètres de neige.




Merle d’Amérique dans le pommetier





 
 




 Jaseur    boréal saisissant une pommette







Neuf heures est bien sonné. Le déjeuner est terminé et comme le disent les agriculteurs de notre région, il est temps d’aller faire le train (aller nourrir les animaux). Même si la température demeure bien en deçà des -20 degrés, il va falloir sortir. Je passe tout d’abord dans l’atelier pour casser quelques noix et sélectionner plusieurs vers de farine que je répartis en trois parts égales pour chacun des postes d’alimentation prévus à cet effet. Je sais que les petites Mésanges à tête noire en quémanderont lorsqu’elles me verront car elles ont une préférence particulière pour les vers vivants.


 
Dès que je mets le nez dehors, je m’empresse  d’aller les déposer dans les plats sous grillage. Je n’ai pas le dos tourné que déjà les petites Mésanges à tête noires font la fête. Nos deux petites Mésanges bicolores ne tardent pas également à se présenter. Serait-ce mes quelques sifflements qui leur indiquent que la table est mise? Toujours est-il qu’elles se présentent assez tardivement et rarement avant ma sortie à l’extérieur. Je me suis toujours demandé si le fait de mettre au menu vers et amandes, incite ces oiseaux à fréquenter nos mangeoires plutôt que celles des voisins. Leur assiduité me laisse croire que oui.







Mésange bicolore un vers au bec

 

Ce matin, la tournée des plateaux et des mangeoires sera rapide. Comme j’ai fait un bon ménage de ceux-ci hier, mon travail se résumera à ajouter de nouvelles graines sur certains plateaux et combler les silos à chardon. Mes  bottes crissent sur cette neige poudreuse qui brille de mille petits diamants. Les oiseaux s’envolent dès qu’ils m’aperçoivent mais ils ne vont pas très loin. L’arbre le plus proche les accueille. Par ce froid de canard, ils semblent préférer garder leur énergie et ne pas s’éloigner de leur point d’alimentation. Ma chaudière de graines à la main, je répands sur les divers plateaux sans protection, un mélange de tournesol, millet, alpiste, maïs concassé et chardon. Sur ceux portant un grillage, je me permets d’ajouter des arachides concassées. Sans cette protection, elles passeraient toutes dans le gosier des geais et des étourneaux.
 
 
Depuis le début de décembre, j’entretiens au "2005" (terrain acquis et aménagé à ce moment) un troisième poste d’alimentation à l’intention des plectrophanes. Je vais donc déposer sur ces plateaux un mélange de millet, d’alpiste et de maïs concassé à leur intention. Ils sont rarement apparus avant le début de janvier suite à une bonne bordée de neige. Cette année fait exception. Les chutes de neige de décembre ont été si importantes que les plectrophanes ne retrouvaient plus rien dans les champs. Ils sont donc apparus le 24 décembre pour passer l'hiver avec nous. Les petits Bruants hudsoniens et Juncos ardoisés  bénéficient également de cette manne. L’absence de tournesol dans ce mélange attire moins les autres espèces leur laissant ainsi le champ libre.  





        Pour terminer, il me faut faire la tournée de mes bûches. Je retourne donc à mon atelier prendre le bol de pain d’oiseaux que j’avais laissé sur l’établi pour lui permettre de ramollir et spatule à la main, je sors à nouveau combler les trous et fentes  que pics et sitelles avaient vidés. En m’approchant de la bûche à grimpereau, je m’aperçois que celui-ci est à déloger avec son bec fin et courbé quelques miettes de pain d’oiseaux au fond de la rainure. À cause de la morphologie de son bec, il est pratiquement le seul à pouvoir le faire. Je fige donc sur place attendant son départ pour aller réapprovisionner sa mangeoire. Il n’est pas facile à repérer celui-là. La couleur de ses plumes s’harmonise parfaitement avec les troncs d’arbre qu’il arpente de bas en haut. Il est vraiment un as du camouflage.

       
 
 
 
 
 
Finalement, je termine ma ronde en ajoutant du pain d’oiseaux dans quelques bouchons déposés dans certaines mangeoires grillagées pour mes petits bruants, juncos, sitelles et mésanges. C’est maintenant avec empressement que je quitte ce froid sibérien et, l’âme en paix, je regagne la douceur de notre demeure.
   Cette belle matinée précède bien notre réception de famille.   
 
 
Fin de mon récit