Présence :
De
janvier à mars
Arrivée la plus
précoce : 24 décembre
Départ le plus tardif :
23 mars
Sa nourriture
préférée :
maïs concassé, millet blanc, alpiste
Type
de mangeoire :
plateau de sol et sur pied
Localisation
de la mangeoire : dans une aire ouverte à proximité d’un arbre
Abreuvoir :
Jamais
La
visite des plectrophanes chez soi est
toute une faveur. Pendant de nombreuses années, nous avons tout déployé pour
les attirer à nos mangeoires. Nous en savions peu sur leurs habitudes et nous
avions probablement commis l’erreur de ne pas déneiger nos plateaux
régulièrement. Heureusement, notre persévérance a porté fruit en 2006. Depuis, c’est
un grand bonheur lorsque nous les voyons revenir à chaque hiver.
J’installe leurs plateaux bien avant leur arrivée. Après la première
chute de neige, je répands sur ceux-ci leur mélange préféré. Pour limiter la
visite des Geais bleus et des tourterelles à ce poste d’alimentation tout en
permettant aux espèces plus petites de se nourrir, je munis mes 3 plateaux
d’une grille à carreaux 5X5cm (2 X 2 po). J’ai remarqué que le va et vient des
petits oiseaux comme les Juncos ardoisés et les Bruants hudsonien est un atout
pour attirer le plectrophane. Puis comme un chat guette une souris, nous
surveillons l’arrivée des premiers éclaireurs. Il faudra parfois attendre plus
d’un mois avant de les voir se pointer aux plateaux.
3 plateaux
destinés aux plectrophanes dans une aire dégagée
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Graines
protégées des gros oiseaux par un grillage
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Ces volatiles ont
des habitudes bien particulières. Tant et aussi longtemps que les champs leur
sont accessibles, ils boudent notre jardin. Nous remarquons ce phénomène à
chaque fois que nous avons un redoux et que certaines parcelles de terrain se
découvrent. Ils quittent alors notre cour pour ne revenir qu’à la prochaine
bordée de neige. Ce comportement ne s’observe pas que chez nous. Mon beau-frère
les nourrit depuis de nombreuses années et il observe les mêmes agissements
chez lui. J’en viens à penser que nos postes d’alimentation sont pour ces
oiseaux un dernier recours lorsqu’ils ne peuvent plus trouver leur nourriture
dans la nature.
Ils ont également
une mémoire phénoménale. Ils se rappellent l’endroit précis où ils s’alimentaient
l’année précédente et il ne faut surtout pas les décevoir, paraît-il. S’ils ne
retrouvent pas leur lieu d’approvisionnement, on risque de les perdre à tout
jamais. Une personne qui les nourrissait depuis longtemps me disait qu’il avait
cessé d’entretenir ses plateaux un hiver et
ils ne sont jamais revenus. Mon voisin affectionne particulièrement ces
oiseaux pour leur vol gracieux. Tout comme moi, il installe quelques plateaux à
une trentaine de mètres des miens. Or lors d’une chute de neige importante, il
lui arrive de ne pouvoir les déneiger sur le champ. Eh bien, il peut être des
journées et même des semaines sans voir les plectrophanes chez lui! Pourtant
ils fréquentent mes plateaux quotidiennement. Ou ils sont rancuniers ou ils
sont reconnaissants pour mon assiduité à déneiger et à les nourrir!!!
Plectrophanes surveillant
les plateaux
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Plectrophanes descendant
aux
plateaux
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Ce sont des oiseaux très méfiants. Leur
approche vers la nourriture se fait lentement et par étapes. Tout d’abord, nous
n’en apercevons que quelques-uns perchés au sommet d’un gros chêne au bout de
notre jardin. Puis peu à peu le nombre augmente. Ils peuvent demeurer là de
longs moments comme s’ils attendaient les retardataires. Puis subitement, c’est
l’envolée générale vers on ne sait où. On les perd de vue quelques minutes pour
les voir réapparaître et se percher cette fois sur un des érables surplombant
les plateaux. Comme ils sont grégaires, ils se tiennent vraiment près les uns
des autres. Nous les verrons rarement occuper plus d’un arbre à moins que leurs
branches se touchent. Ils demeureront là à épier ce qui se passe en bas
attendant le moment propice pour aller s’alimenter. Voyant les Juncos ardoisés
et les Bruants hudsoniens faire la navette entre les arbustes et les
mangeoires, la confiance s’installe et un premier brave se hasarde à venir les
accompagner. Il a à peine mâchouillé quelques morceaux de maïs qu’un deuxième puis un troisième le rejoignent. Finalement
c’est toute la troupe qui prend d’assaut les plateaux et plusieurs arpentent le
sol à la recherche de graines tombées par terre. Ils ne demeurent jamais très
longtemps sur place. Une ombre, un bruit, le cri lointain d’un Geai bleu les
fait tous déguerpir. On les perd à nouveau de vue quelques minutes pour les
voir revenir se poser sur le même érable dans l’espoir de pouvoir continuer
leur repas. Ce manège peut se répéter des heures durant.
Un premier brave au plateau
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La troupe sur les plateaux et au sol
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Nous sommes toujours surpris de la façon
dont ils affrontent les froids les plus extrêmes et les tempêtes de neige les
plus violentes. Dans mon jeune âge, je les appelais les oiseaux des neiges et ce
nom leur va à merveille. Ce sont dans les pires conditions météorologiques
qu’ils semblent se plaire comme s’ils voulaient défier les éléments les plus
rigoureux. Au fort des bourrasques de vent, alors que les autres espèces sont à
l’abri dans les conifères, eux s’amusent aux mangeoires comme des gamins. Lorsque
les grands froids du nord descendent jusqu’à nous, ils troquent le faîte de nos
érables pour le toit enneigé de la pergola. Bien enfouis dans une dépression
qu’ils ont creusée, ils récupèrent les quelques miettes de chaleur que le
soleil veut bien leur faire parvenir.
Plectrophanes lors d’une tempête de
neige
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Plectrophanes sur le toit de la pergola
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Petit à petit, ils
se sont habitués à ma présence. Même s’ils se tiennent sur leur garde, ils
finissent par demeurer au sommet d’un
érable pas très loin, le temps que je leur apporte une nouvelle ration de
graines. Je crois qu’ils comprennent finalement d’où vient la manne.
J’ai tenté à
plusieurs reprises de me dissimuler près d’un bosquet pour vérifier leur
préférence parmi les graines que je leur offrais mais ils percevaient ma
présence et s’abstenaient de descendre aux plateaux. Après de longs moments
d’attente à demeurer immobile et subir les affres du froid j’ai bien réalisé
qu’il me faudrait user d’un autre moyen. C’est en installant ma chaise-cache
que j’ai finalement eu raison de leur méfiance. Mise en place pendant quelques
jours, elle était devenue un objet familier pour eux. Une fois camouflé dans
cet abri, j’ai pu les observer à volonté et prendre plusieurs photos de près.
J’étais maintenant en mesure de constater, en rapprochant celles-ci, que la
majorité d’entre eux avaient dans le bec
soit un morceau de maïs, une graine de millet blanc ou d’alpiste. Ils ne semblaient
pas s’intéresser au tournesol et cela faisait bien mon affaire. En éliminant
cette graine, je rendais ces plateaux moins attrayants pour certaines espèces
comme les tourterelles, les Geais bleus, les Gros-becs errants et les Durbecs
des sapins. D’ailleurs, ces derniers avaient leur poste d’alimentation dans un
autre coin du jardin. En offrant uniquement un mélange de ces trois graines
j’éliminais une partie de la compétition entre les espèces au profit des
plectrophanes.
Chaise-cache à 10m des plateaux
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Vue d’ensemble des plateaux et de la
chaise-cache
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Plectrophanes sur un plateau grillagé face à la
chaise-cache
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Comme
ces oiseaux font maintenant partie de nos espèces hivernales régulières nous
visons un autre objectif : attirer sur une base régulière un Plectrophane
lapon. Nous avons eu la chance de l’enregistrer une seule fois, le 28 février
2011. Notre espoir de l’apercevoir à nouveau est proportionnel aux nombre
d’individus qui fréquentent nos plateaux. Les jours où le groupe approche la
centaine nous savons que nos chances augmentent. Peut-être qu’un jour nous
serons exaucés; la persévérance fait partie de mes habitudes.
Vous
avez un environnement propice (grands espaces, champs à proximité…) et vous
voulez tenter de les attirer? Je vous présente une méthode qui a réussi chez nous.
Ma façon de faire
- J’installe trois plateaux sur pied à
quelques mètres d’un arbre et distants entre eux d’environ 5m. Le fait d’en offrir plusieurs augmente les chances
d’en avoir un de libre si les plectrophanes viennent à se présenter.
- Je
mets la majorité des graines au centre du plateau, protégées par un grillage.
Ce dernier ne couvre pas tout le plateau. Une surface d’au moins 5cm tout
autour est libre et j’y répands un peu de graines. Il faut un certain temps aux
plectrophanes pour entrer à l’intérieur du grillage; ils se posent à
l’extérieur en premier. En voyant les graines au centre, ils apprennent vite à
passer à l’intérieur.
- Je
m’assure qu’il y a des graines en permanence sur les plateaux. Dès qu’elles
sont mangées par les autres espèces, j’en ajoute à nouveau. Comme les
plectrophanes se présentent tôt le matin, je m’assure qu’ils pourront
s’alimenter dès le lever du jour. Je réapprovisionne mes plateaux avant diner
si nécessaire.
- Par
mauvais temps, je déneige tôt le matin et à quelques reprises en journée.
Les graines sur le plateau se retrouvent sur un contreplaqué au sol et j’en
dépose de nouvelles sur les plateaux sur pied. Laisser trop longtemps les
plateaux enneigés est une erreur que j’ai appris à ne plus faire.
4 commentaires:
Bonjour M. Lacroix,
Merci de partager votre expérience avec ces oiseaux magnifiques que sont les Plectrophanes. Personnellement, je préférais le nom Bruants des neiges qui était plus simple et plus sympathique mais cela n'enlève en rien à la pure beauté de cet oiseau.
Grâce à votre travail et à votre persévérance, vous êtes maintenant parmi les rares chanceux à pouvoir les admirer dans sa propre cour.
L'hiver prochain, je vais probablement tenter votre suggestion d'installer des plateaux sur pieds. J'ai déjà des plateaux au sol que je protège avec du grillage de 2X2po et des panneaux de plexiglass que je pose par-dessus pour les protéger de la neige(quand il n'y a pas trop de vent...). Est-ce que les panneaux de plexi peuvent nuire à leur venu?
Je ne me fais pas d'illusion non plus mais je sais qu'ils sont présent dans les champs de ma région. Et avec un peu de persévérance, sait-on jamais...
Encore merci
Salutations!
Merci de ton passage Stef. Pour répondre à ta question, je suis presque assuré que les plectrophanes n'iront pas sur un plateau couvert à moins de les habituer sur un plateau ouvert près de l'autre. Ce sont des oiseaux très timides et farouches sauf une fois très habitués à la place.
Bonjour Monsieur Lacroix,
Je vous remercie pour ces belles photos et vos conseils.
Moi aussi je nourris les plectrophanes des neiges depuis maintenant 3 ans. Il est surprenant de les voir revenir exactement à l'endroit ou les plateaux d'alimentation étaient l'année dernière et ce meme en plein milieu du champs! Je vis en milieu agricole et j'ai le plaisir de les voir de janvier à fin mars toutes les années depuis l'heureux hasard qui m'a poussé à mettre un plateau au centre du champs de mon père.
Mes oiseaux aussi ont leur rituel de nourrissage; 5 habitués se postent sur un silo à environ 1km du plateau de sol. Lorsque je siffle en mettant leur ration, ils appellent les autres; qui se posent tous à mi-chemin sur le toit du garage à 500m du plateau. Ils tolèrent très bien ma présence à moins de 500 metres lorsque la température est peu clémente.
Lors de certains hivers particulièrement enneigés j'allais les nourir 2x par jour sur 3 grands plateaux très distancés pour permettre de se nourir aux 100 à 300 oiseaux qui se présentaient. Plectrophanes, alouettes, bruants hudsonnien. Je n'ai jamais mis d'autres graines que du mais concassé et du blé, sinon les moineaux délogeaient les autres oiseaux ou les pigeons s'en intéressaient, meme en plein milieu d'un champs sans arbre.
De plus, j'ai la chance de les observer tout l'hiver, meme lorsqu'ils délaissent mes mangeoires à la suite de la fonte; puisqu'ils se nourrissent des résidus de mais laissés au pied des silos de notre ferme et de celles environnantes. Vraiment un beau spectacle.
Je ne fais pas de photo et donc, c'est un plaisir pour moi de voir les votres.
Bonne journée à vous.
Annabelle
Merci Annabelle pour m'avoir informé de ton expérience. Ils ont une fichue de mémoire ces oiseaux.
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