dimanche 26 juin 2011

Une leçon d'apprentissage

J'ai assisté hier à une scéance d'entraînement du mâle merlebleu avec ses rejetons. Il saisissait des insectes sur la pelouse, allait se percher sur le fil électrique près de ses petits et même si ces derniers avec le bec tout grand ouvert il refusait de leur donner. Il descendait sur l'asphalte et les petits le suivaient. Il déposait alors l'insecte au sol et finalement un petit le gobait. Il a répété ce manège à quelques reprises. Nous avons donc eu la joie ce matin de voir un des petits descendre au sol avec le mâle lorsque je leur ai donné leur ration de vers. Le petit s'est donc servi lui-même puisque le père est parti avec le bec bien rempli nourrir un autre petit sur le toit du garage.

Un père qui s'occupe bien de ses petits et qui leur apprend à devenir autonome.
Voici le mâle me surveillant de près et ramassant le plus de vers possible. Pas de transport inutile lorsque les petits quémandent avec vigueur leur pitance.


















Deux petits merlebleus attendant leur repas. Deux autres étaient un peu plus loin et ouvraient le bec en battant des ailes. Qui aura la prochaine becquée? Les plus criards ont finalement eu raison et les utres devront attendre le prochain voyage.


La compétition est féroce et tous tentent de tirer partie de la manne. Ici un Bruant familier qui veut bien profiter des largesses du proprio pour faciliter l'élevage de ses petits.



















Aujourd'hui, nous avons eu notre première envolée d'Hirondelles bicolores. Six oisillons ont quitté le nid tôt ce matin. Un oeuf n'avait pas éclos et aucune larve sous le nid. C'est une chose que je vérifie immédiatement après chaque envolée. C'est pour moi un indice pour les nichées plus tardives. Il arrive à l'occasion de devoir intervenir si des larves se développent dans les nids et s'attaquent aux petits. Elles peuvent anéantir complètement une nichée.


Si vous constatez un comportement anormal des parents (comme refus d'entrer nourrir les petits) il est urgent d'aller voir s'il n'y a pas d'oisillons affaiblis par les larves ou s'il n'y en a pas un de mort. Si c'est le cas, il faut tout enlever, refaire un nouveau nid et replacer les oisillons dans le nid. Si vous n'agissez pas rapidement, la nichée est "foutue". Les parents vous remercieront et continueront à nourrir leurs rejetons.


On attend pour très bientôt l'éclosion de nos petits Canards branchus. Dès que l'événement se produira, je vous en ferai part avec un récit du déroulement de la tombée.

dimanche 19 juin 2011

Une saison hors du commun au Jardin Ailé

Les oiseaux sont exceptionnellement abondants au Jardin ailé. De nombreuses espèces sont à l'étape de la couvaison et certaines ont commencé à nourrir leurs petits. Nous avions 10 nichées d'hirondelles mais malheureusement une femelle a été dévorée dans le nichoir. Je n'y ai retrouvé que les 2 ailes, les oeufs et beaucoup de plumes provenant du déchiquetage de la femelle. J'ignore qui a fait ce méfait. Comme c'est le seul nichoir accroché à un poteau de bois car tous les autres sont sur poteaux de métal, j'imagine que c'est un quadrupède pouvant grimper et assez petit pour pouvoir se glisser dans un trou de 1½ pouce. Une leçon pour l'an prochain. Ce poteau sera entouré d'une feuille de métal.
Après vérification de mes nichoirs, la moyenne des oeufs d'hirondelles par nichoir est de 6 et l'éclosion semble se réaliser presque à 100% contrairement à l'an dernier où on retrouvait fréquemment 2 à 3 oeufs non éclos.
Deux couples de Moqueur chat se sont établis dans notre jardin et présentement, nous constatons plusieurs nichées de Bruants familiers et de Bruants chanteurs. Ils tansportent sans relâche des vers à leurs rejetons.

La surprise de taille a été de constater une 2ième nichée de Grand harle tout près du hangard dans le même érable qu'il y a deux ans, et de 2 nichées de Canards branchus dont une dans un trou d'érable et une autre dans un nichoir. Nous assisterons donc à la tombée de 3 autres nichées prévues pour la fin juin -début juillet. C'est donc une première chez-nous qu'un canard s'installe dans un nichoir. Depuis des années, j'installais de ces nichoirs et ils avaient toujours préféré les cavités naturelles. Une preuve qu'il ne faut pas désespérer.

Il était donc urgent de protéger les nids contre les quadrupèdes et principalement contre les ratons laveurs friands des oeufs de canards. Nous avons donc électrifié nos trois érables cachant leur trésor. Vous voyez sur cette photo le système réservant une surprise à ceux qui tenteraient de grimper. J'utilise fréquemment une boite pour clôture électrique.

Deux rangées de fil métallique ceinturent l'arbre et chaque rangée est indépendante l'une de l'autre. C'est au contact des 2 rangées que survient le choc. Je peux vous rassurer. Il n'y a pas de danger d'électrocution avec ce système.





Comme nous voulions fixer une caméra au dessus de chaque nid, il a fallu installer une caméra de surveillance dans les érables voisins pour pouvoir déterminer le moment où les femelles quitteraient le nid pour aller s'alimenter. C'est ce moment que nous avons choisi pour aller installer nos caméras de surveillance. Il n'était pas question de stresser l'oiseau en le faisant déguerpir. Nous savions que nous avions environ une heure pour effectuer l'opération.

Vous voyez ici la caméra dans un érable voisin nous permettant de déterminer le moment propice pour aller installer celle au-dessus du nid.



Ici, je suis à installer la caméra qui nous permettra de visionner en permanence l'activité du harle à l'intérieur du nid, le moment de l'éclosion et le départ de toute la famille. La caméra est dissimulée dans une bûche évidée que j'ai placée à quelques pieds au-dessus de l'entrée.




Voici ce que le moniteur nous permettait de voir. Il était essentiel de vérifier immédiatement l'orientation de la caméra pour pouvoir visionner l'ensemble du nid.

Remarquez que la femelle camouffle avec son duvet une bonne partie de ses oeufs avant de quitter. Temps d'opération: 50 minutes.
Dix minutes plus tard, la femelle rentrait au nid ne montrant aucun signe de méfiance face à ce corps étranger suspendu au-dessus de sa tête.



Voici une photo prise sur le moniteur 20 minutes après son entrée au nid.



Ici c'est une femelle Canard branchu

bien installée dans une cavité d'érable que j'avais pris soin d'aménager au printemps. Elle se trouve à environ 30 pieds du sol. Malheureusement, la caméra utilisée n'est pas de très bonne qualité mais pour nous, c'est le moment du départ qui nous intéresse.








Voici maintenant celle dans le nichoir à quelques mètres de notre chambre. Le nichoir est à environ 25 pieds du sol.



Pour terminer, une photo de notre femelle merlebleu préparant son nid pour une deuxième couvée. Dimanche dernier, le 12 juin, 6 merlebleus s'envolaient. Depuis. mâle et femelle tranportent la nouriture que je leur offre 3 fois par jour. Cinq jours plus tard, soit le 17 juin, la femelle commençait à entrer du matériel dans un nouveau nichoir et depuis elle le visite régulièrement.






Pour terminer, je veux vous informer qu'il est très rare qu'un oiseau reprenne le même nid pour une deuxième couvée. Il craint trop les parasites qui pourraient anéantir sa nichée. Il faut donc bien nettoyer le nichoir dès le départ des oisillons si on veut mettre toutes les chances de notre côté pour une deuxième nichée. Quant à moi, je préfère offrir un deuxième nichoir.


mercredi 8 juin 2011

Fin heureuse

Ici, c'est le rassemblement avant la longue marche vers l'étang Burbank. Plus de 300m à parcourir et une rue très achalandée à traverser. Tout un défi pour ces petits canetons qui doivent avoir des contusions après une telle chute. Voici le début de l'histoire.

La femelle Grand Harle a finalement quitté son nid mardi à 8h30 le 7 juin. Du dimanche au mardi matin, nous avons dû faire le guêt pour ne pas manquer cet événement rarement vu par les ornithologues. Nous savions que l'éclosion avait débuté dimanche soir en écoutant les jacassements de la femelle. Un micro avait été installé dans l'érable voisin pour pouvoir déterminer le moment de l'éclosion. Nous savions que les petits devaient partir entre 24 et 48 heures après leur naissance pour aller s'alimenter. La probabilité de leur départ était donc entre le lundi p.m. et mardi a.m.

Nous avons donc oeuvré lundi, moi et mon ami André Boulianne, à installer tout le matériel nécessaire pour capter cette chute de plus de 15m. J'ai même dormi dans mon auto car il n'était pas question de laisser le nid et le matériel électronique sans surveillance. Dès la première lueur du jour, mardi, nous étions tout fin prêts dans notre cache et la fébrilité était palpable. Sans trop de signes avant-coureur, la femelle sort du nid ver 8.25h, s'installe sur un chicot et se met à jacasser fortement. Nous avons à peine le temps de partir nos 5 ciné-caméras et s'installer pour les photos que déjà quelques petits se lancent dans le vide. La mère suit presque aussitôt et le reste des oisillons la suivent. La femelle et ses 15 rejetons se retrouvent au sol en moins d'une minute. Un moment inoubliable mais vraiment trop court. Sur cette photo on aperçoit 2 petits se projetant hors du nid, la femelle qui s'apprête à faire de même et un petit derrière la mère.

Nous avons réalisé que la femelle n'analyse guère l'endroit où les petits tomberont. Elle les entraîne du côté où se trouve un grosse roche alors que de l'autre côté de l'érable on retrouvait du gazon. Une bonne partie des oisillons ont donc chuté violemment sur cette grosse pierre et roulé jusqu'au bas. Aussitôt, ils remontent cette dernière pour rejoindre maman de l'autre côté. Pas question de faire le tour car le chemein le plus court est la ligne droite.




















Les voici serrant les rangs pour traverser la rue. Heureusement , nous avions fait les bons samaritains et arrêté le trafic.


Nous sommes retournés à la fin de la journée, prendre la photo du nid. Nous vous avions informé qu'il y avait tout prêt de 20 oeufs que la femelle couvait et nous pensions fortement que 2 femelles avaient pondus dans ce nid. Il était probable alors que nous retrouverions des oeufs non éclos et c'est effectivement ce que la photo nous a révélée. Quatre oeufs encore intacts et dont certains semblent montrer un stade avancé de développement. La femelle ne pouvait attendre l'éclosion de ces derniers. Elle aurait mis en danger la vie de ses petits.


Voilà la fin de cette histoire. André, songe à réaliser un documentaire sur cet événement.


Note: Ceux qui utilisent des nichoirs à ventilation contrôlée, il est temps d'ouvrir les trappes d'aération.













mercredi 1 juin 2011

Voici les petites mésanges bien
blotties au fond du nichoir. Les
parents font la navette depuis
quelques jours pour nourrir leurs
6 ou 7 rejetons. Difficile à compter
lorsqu'ils sont rassemblés ainsi.
(photo de droite)



Voici maintenant les 6 petits merlebleus éclos depuis environ 5 jours. Les parents viennent régulièrement chercher leurs vers que je leur offre 3 fois par jour. Le reste du temps, ils doivent faire la chasse aux insectes. Il ne faut pas les rendre trop "accroc".
(photo de gauche)










Ici niche un Grand Harle à environ 50 pieds dans les airs. Il est impossible d'aller vérifier l'état de la nichée à moins d'utiliser une caméra au bout d'une perche. J'ai fait cette vérification car je n'avais aucune idée si le harle nichait à nouveau là cette année. J'en ai eu la confirmation avec la photo suivante.















Toute une omelette. On compte facilement 14 oeufs et si j'extrapole pour ceux qui sont camouflés sous le duvet, j'oserais dire qu'il y en a au moins 20. Ce qui m'amène à penser que ce nid est parasité par une autre femelle harle. Les oeufs sont probablement le produit de 2 femelles car normalement, une femelle pond entre 8 à 12 oeufs. J'ai d'ailleurs vu hier matin un comportement bizarre d'une femelle harle près du nid. Elle s'est posée sur un chicot près du trou et a attendu environ 5 minutes. Elle s'est alors approchée du trou et a eu comme un mouvement de recul. Puis elles s'est envolée. J'imagine que l'autre femelle était sur les oeufs.


Ce sera toute une histoire à suivre car si les oeufs ont été couvés à des stades diférents, ils restera certainement plusieurs oeufs non éclos au départ des oisillons. La fin de l'histoire le dira.