mercredi 8 juin 2011

Fin heureuse

Ici, c'est le rassemblement avant la longue marche vers l'étang Burbank. Plus de 300m à parcourir et une rue très achalandée à traverser. Tout un défi pour ces petits canetons qui doivent avoir des contusions après une telle chute. Voici le début de l'histoire.

La femelle Grand Harle a finalement quitté son nid mardi à 8h30 le 7 juin. Du dimanche au mardi matin, nous avons dû faire le guêt pour ne pas manquer cet événement rarement vu par les ornithologues. Nous savions que l'éclosion avait débuté dimanche soir en écoutant les jacassements de la femelle. Un micro avait été installé dans l'érable voisin pour pouvoir déterminer le moment de l'éclosion. Nous savions que les petits devaient partir entre 24 et 48 heures après leur naissance pour aller s'alimenter. La probabilité de leur départ était donc entre le lundi p.m. et mardi a.m.

Nous avons donc oeuvré lundi, moi et mon ami André Boulianne, à installer tout le matériel nécessaire pour capter cette chute de plus de 15m. J'ai même dormi dans mon auto car il n'était pas question de laisser le nid et le matériel électronique sans surveillance. Dès la première lueur du jour, mardi, nous étions tout fin prêts dans notre cache et la fébrilité était palpable. Sans trop de signes avant-coureur, la femelle sort du nid ver 8.25h, s'installe sur un chicot et se met à jacasser fortement. Nous avons à peine le temps de partir nos 5 ciné-caméras et s'installer pour les photos que déjà quelques petits se lancent dans le vide. La mère suit presque aussitôt et le reste des oisillons la suivent. La femelle et ses 15 rejetons se retrouvent au sol en moins d'une minute. Un moment inoubliable mais vraiment trop court. Sur cette photo on aperçoit 2 petits se projetant hors du nid, la femelle qui s'apprête à faire de même et un petit derrière la mère.

Nous avons réalisé que la femelle n'analyse guère l'endroit où les petits tomberont. Elle les entraîne du côté où se trouve un grosse roche alors que de l'autre côté de l'érable on retrouvait du gazon. Une bonne partie des oisillons ont donc chuté violemment sur cette grosse pierre et roulé jusqu'au bas. Aussitôt, ils remontent cette dernière pour rejoindre maman de l'autre côté. Pas question de faire le tour car le chemein le plus court est la ligne droite.




















Les voici serrant les rangs pour traverser la rue. Heureusement , nous avions fait les bons samaritains et arrêté le trafic.


Nous sommes retournés à la fin de la journée, prendre la photo du nid. Nous vous avions informé qu'il y avait tout prêt de 20 oeufs que la femelle couvait et nous pensions fortement que 2 femelles avaient pondus dans ce nid. Il était probable alors que nous retrouverions des oeufs non éclos et c'est effectivement ce que la photo nous a révélée. Quatre oeufs encore intacts et dont certains semblent montrer un stade avancé de développement. La femelle ne pouvait attendre l'éclosion de ces derniers. Elle aurait mis en danger la vie de ses petits.


Voilà la fin de cette histoire. André, songe à réaliser un documentaire sur cet événement.


Note: Ceux qui utilisent des nichoirs à ventilation contrôlée, il est temps d'ouvrir les trappes d'aération.













4 commentaires:

Lili-Geneviève a dit...

Ce que c'est beau!

Je connais votre blog depuis peu.

Il est vraiment intéressant.

Merci de nous faire part de toutes ces informations.

Gilles Lacroix a dit...

Merci pour ton appréciation. Il me fait toujours plaisir de partager ce qui se passe au jardin ailé.

Anonyme a dit...

Wow, quelle jolie histoire! Un beau bonjour à André de Claudine de Papineauville... (1-888-oiseaux et merlebleu)

Gilles Lacroix a dit...

Merci Claudine et je ne manquerai pas de faire le message à André