mardi 28 janvier 2014

Tourterelles en grand nombre

À chaque hiver, nous avons toujours quelques espèces qui dominent et cette fois, les tourterelles sont du nombre. Malgré la présence régulière d'un épervier, elles nous demeurent fidèles et semblent préférer jouer avec le danger plutôt que de rechercher leur pitance ailleurs. On en dénombre quotidiennement plus d'une cinquantaine qui passent leur journée sur les plateaux ou dans les arbres tout près. Des cinq litres du mélange de graines que je leur offre,  elles avalent en tout premier lieu le tournesol, puis ensuite elles s'attaquent au millet blanc pour finalement terminer avec le maïs concassé.


Les grands froids sont plutôt cruels pour ces oiseaux aux doigts fragiles. Plusieurs ont perdu une partie de leurs griffes et plus le froid persiste, plus les doigts de pieds raccourcissent. Certaines ont même de la difficulté à se maintenir en équilibre sur une branche. J'ai donc hâte pour elles que la chaleur revienne.
Ces volatiles font largement usage de l'eau qu'on leur offre. Elles font souvent la navette entre les plateaux et l'abreuvoir. Comme elles n'hésitent pas à se poser sur les briques immergées, j'ai dû les retirer pour restreindre les engelures car une fois hors de l'eau, leurs doigts devenaient tout glacés. Elles doivent maintenant se percher sur le rebord de l'abreuvoir.


Le nombre d'étourneaux est également à la hausse. Le gras animal les attire particulièrement et l'eau est également pour eux un point de ralliement. De plus, ils convoitent avec les geais les arachides du mélange.









Cet étourneau laisse échapper une partie de l'eau qu'il avait capté à la sortie du boyau.














Ce geai attend patiemment son tour. Ce n'est pas dans son habitude car normalement son arrivée fait déguerpir tous les oiseaux. cependant, les tourterelles sont si nombreuses qu'elles l'affrontent cet hiver.








Ce Merle d'Amérique trouve l'hiver bien long. Il se nourrit de pommettes qui sont encore très nombreuses dans nos arbres. Il apprécie cependant les autres fruits que je lui offre. Il a alors une alimentation plus variée. J'ai donc ajouté à son menu des fruits du cassinoïde, des cassis, des fruits du sureau doré et du sureau rouge que j'avais congelé ainsi que des raisins secs et des vers de farine. Il devrait traverser l'hiver.

lundi 20 janvier 2014

Affluence aux mangeoires

Aujourd'hui, nous avons enregistré 16 espèces. Les oiseaux doivent pressentir le refroidissement marqué qu'on nous annonce car ils sont très nombreux à venir s'alimenter. Je ne sais si l'Épervier de Cooper a changé de territoire, car depuis une semaine le nombre de volatiles augmente de jour en jour. Autant c'était tranquille aux mangeoires il y a deux semaines, autant il y a de la fébrilité dans l'air depuis deux jours.
Comme prévu, cet hiver les chardonnerets dominent largement. Il nous arrive d'en voir plus d'une soixantaine à la fois aux mangeoires. Les plateaux sont indéniablement les mangeoires les plus appréciées.


Ce mélange de millet, alpiste, maïs concassé, chardon et tournesol broyé semble leur plaire.

Les Bruants hudsoniens sont également très nombreux. Nous en avons plus d'une vingtaine qui nous sont demeurés fidèles depuis octobre dernier. Eux aussi préfèrent les plateaux.





Les Bruants hudsoniens ne se tolèrent pas facilement entre eux mais lors de chute de neige, la faim semble l'emporter sur la rivalité.













Plusieurs Juncos passent également l'hiver au Jardin ailé.










Nos autres espèces régulières sont les Pics chevelus, les Pics mineurs, le Grimpereau brun, les Sitelles à poitrine blanche, les Mésanges à tête noire, plus d'une trentaine de tourterelles, plus d'une quinzaine de Geais bleus, les corneilles, les étourneaux, les Cardinaux et une volée de pigeons qui passent quotidiennement au-dessus du jardin avant d'aller se poser sur l'antenne du voisin.

Aujourd'hui, se sont ajoutés un vacher et deux Merles d'Amérique. Les pauvres: ils vont devoir lutter contre le froid dans les prochains jours. Heureusement, les pommetiers sont encore garnis et j'ai une bonne réserve de fruits congelés s'ils viennent à épuiser les pommettes. Nous annoncent-ils finalement le printemps ou ont-ils été déboussolés par le redoux des derniers jours? Faut dire que ce sont deux espèces qu'on voit de plus en plus passer l'hiver chez nous et ils ont probablement changé de territoire à la recherche d'un nouveau milieu pour s'approvisionner.








Ce vacher nous est arrivé ce matin en pleine tempête de neige.













Ce Merle d'Amérique a avalé près d'une dizaine de pommettes en moins d'une heure.












Note:
Si vous offrez du gras aux oiseaux, il serait temps de vérifier son état. Souvent il ne reste dans les contenants que des filaments ou résidus de gras qui s'est un peu défraîchi avec les redoux que nous avons connu. Il serait peut-être bon d'en offrir du neuf car cet aliment sera une bonne source d'énergie pour encore deux mois.

samedi 4 janvier 2014

1 Janvier (suite et fin du récit)




 
Mésange à tête noire à l'abreuvoir chauffant et une autre au plat de vers et d'amandes
 
 

Voilà nos deux couples de Mésanges à tête noire qui s’amènent.  Elles ont un rituel bien à elles. Se servant de l’hydrangée comme tremplin, elles explorent un à un les trois plats sous grillage pour en ressortir avec un ver ou une amande. Ces petits oiseaux semblent avoir une mémoire phénoménale. Elles ne visiteront le plat de vers qu’une seule fois et s’il est vide comme ce matin, elles y reviendront à nouveau à leur prochaine séance d’alimentation en espérant que cette fois sera la bonne.

     Comme cette source de nourriture est très convoitée par la majorité des espèces, il est nécessaire de la limiter aux petits oiseaux. Le grillage est donc de mise.

     Une certaine hiérarchie est bien établie dans le groupe. Nous ne les voyons jamais deux dans le même plat. Elles attendent patiemment que la place se libère ou vont visiter une autre mangeoire et sitôt une partie, une autre la remplace. Ce ballet aérien peut durer de nombreuses minutes. Elles aiment bien diversifier leur alimentation. Tantôt elles prendront quelques graines de chardon et tantôt ce sera une graine de tournesol qu’elles iront décortiquer dans les épinettes voisines. Elles finissent rarement leur repas sans prendre une becquée de pain d’oiseaux et passer à l’abreuvoir.
 
 
 
 





 
 
 
 
Sitelle à poitrine blanche s’alimentant de pain d’oiseaux sur la bûche à grimpereau









   L’arrivée de notre couple de Sitelles à poitrine blanche suit de très près celle des mésanges. Elles  ont développé des habitudes bien particulières, elles aussi. En début d’hiver, elles adoptent une mangeoire et elles ont tendance à se confiner à celle-ci. C’est donc toujours au même endroit que je dois leur présenter leurs petites gâteries.  Si la première sitelle sort de la mangeoire bredouille, la deuxième  fait mieux. Comme elle a observé le comportement de de l’autre, inutile de se rendre au plat. La manne provient ce matin de la bûche;  allons-y sans détour. Tête en bas, elle s’accroche aux écorces du gros érable et elle descend jusqu’à la bûche à grimpereau. Grâce à son long bec effilé elle retire de la rainure le pain d’oiseaux convoité laissant quelques secondes plus tard le chemin libre à sa congénère.

 

 

 
 


 



Sitelle à poitrine blanche sortant de la mangeoire à plancher chauffant, un vers au bec
 
 

     Subitement, tous les oiseaux s’alimentant aux mangeoires suspendues sous l’avant-toit  s’envolent de tous les côtés. Un rapace vient-il de faire son apparition? Aucunement, ce sont 2 pics chevelus qui les ont fait fuir. La femelle se pose momentanément sur un silo à tournesol, jette quelques graines dans le ramasse-graines, file sur l’érable près de la haie de cèdres  et commence à marteler le sac de gras qui y est accroché. À grands coups de bec, elle arrache et avale des morceaux de suif tout en laissant tomber sur le sol quelques miettes qui feront la joie des Étourneaux sansonnets
 
 




         

 

 

 

 



 

 








 
 
 

     Quant au mâle, il opte pour la bûche à pain d’oiseaux. Il s’accroche au bas de celle-ci, monte sous la cruche protectrice et, à coups répétés, parvient à fractionner cet aliment bien durci par le froid qui sévit et à en engloutir une bonne ration. Le bec bien rempli, il va s’agripper au tronc de l’épinette bordant le stationnement et disparaît entre les branches.     Le calme revenu, les petits oiseaux regagnent un à un leurs mangeoires.



 

    J’ai remarqué qu’en hiver, indépendamment de l’espèce, les pics ont tendance à se voisiner et à voler en groupe. On l'a constaté en 2011 et 2012. Au début de novembre, nous avions eu un nouveau pensionnaire qui les accompagnait. Il s’agissait du Pic à ventre roux. Il se présentait à tous les jours, soit au gras, soit aux mangeoires de vers ou encore aux bûches de pain d’oiseaux. Lorsque les pics étaient très actifs, il n'était jamais très loin. En zyeutant les différents postes d’alimentation nous l’apercevions presqu'à coup sûr, sous une boite grillagée remplie de gras.

 


 



 



       Un Pic mineur se pose dans l’hydrangée et, en quelques coups d’ailes, il vient s’accrocher au treillis de suif suspendu sous l’avant couverture. Il sera vite délogé par quelques Étourneaux sansonnets car pour ces derniers, c’est  la seule nourriture disponible et ce matin ils sont voraces. En jetant un coup d’œil, par la fenêtre arrière, sur le sac de gras accroché à plus de 15m du sol nous comprenons qu’ils ont invité leur famille et leurs amis. Le filet en est couvert et même s’il fait un froid de canard, son contenu fond à vue d’œil.

 







Nombreux étourneaux sur un sac de gras monté à 15 m (50 pieds) le long du tronc d'un gros érable














Des mouvements dans le lilas attirent mon regard. Un pic mineur s’essuie le bec sur une branche. Il doit s’être alimenté, non loin de là,  à une des quatre bûches pour pain d’oiseaux accrochées à un support.

    Mais ce qui retient davantage mon attention est l’oiseau brunâtre qui saute d’une branche à l’autre en s’approchant du fusain ailé. Mais oui, c’est une femelle cardinal et le mâle est en train justement de faire un festin de ces petits fruits rouges. La femelle n’attend pas son tour. Elle a appris depuis longtemps qu’elle trouvera tout aussi bien à la mangeoire grillagée, mangeoire qu’ils ont adoptée dès l’automne dernier.

 

    Comme les cardinals sont des oiseaux craintifs, elle s’approche lentement en épiant tout ce qui pourrait être un danger pour elle. Elle quitte le lilas pour se poser dans le pommetier qui a calmé la faim de plusieurs Merles d’Amérique et d’une horde de Jaseurs boréaux en décembre dernier.


Dépouillé de ses fruits, il sert maintenant d’arbre perchoir où les oiseaux se posent pour observer les mangeoires ou digérer la nourriture qu’ils viennent d’avaler. Après une pause de quelques minutes, elle quitte son point d’observation pour s’arrêter dans l’hydrangée face à la mangeoire. Après quelques minutes d’hésitation, elle traverse le grillage et décortique le tournesol graine après graine. Elle finit par céder la place au mâle dès qu’il se pose sur le rebord du plancher. Pendant plusieurs minutes il se gave de pain d’oiseaux, de graines de tournesol et de maïs concassé. Puis il rejoint la femelle dans la haie de cèdres déjà bien coiffée de plusieurs centimètres de neige.




Merle d’Amérique dans le pommetier





 
 




 Jaseur    boréal saisissant une pommette







Neuf heures est bien sonné. Le déjeuner est terminé et comme le disent les agriculteurs de notre région, il est temps d’aller faire le train (aller nourrir les animaux). Même si la température demeure bien en deçà des -20 degrés, il va falloir sortir. Je passe tout d’abord dans l’atelier pour casser quelques noix et sélectionner plusieurs vers de farine que je répartis en trois parts égales pour chacun des postes d’alimentation prévus à cet effet. Je sais que les petites Mésanges à tête noire en quémanderont lorsqu’elles me verront car elles ont une préférence particulière pour les vers vivants.


 
Dès que je mets le nez dehors, je m’empresse  d’aller les déposer dans les plats sous grillage. Je n’ai pas le dos tourné que déjà les petites Mésanges à tête noires font la fête. Nos deux petites Mésanges bicolores ne tardent pas également à se présenter. Serait-ce mes quelques sifflements qui leur indiquent que la table est mise? Toujours est-il qu’elles se présentent assez tardivement et rarement avant ma sortie à l’extérieur. Je me suis toujours demandé si le fait de mettre au menu vers et amandes, incite ces oiseaux à fréquenter nos mangeoires plutôt que celles des voisins. Leur assiduité me laisse croire que oui.







Mésange bicolore un vers au bec

 

Ce matin, la tournée des plateaux et des mangeoires sera rapide. Comme j’ai fait un bon ménage de ceux-ci hier, mon travail se résumera à ajouter de nouvelles graines sur certains plateaux et combler les silos à chardon. Mes  bottes crissent sur cette neige poudreuse qui brille de mille petits diamants. Les oiseaux s’envolent dès qu’ils m’aperçoivent mais ils ne vont pas très loin. L’arbre le plus proche les accueille. Par ce froid de canard, ils semblent préférer garder leur énergie et ne pas s’éloigner de leur point d’alimentation. Ma chaudière de graines à la main, je répands sur les divers plateaux sans protection, un mélange de tournesol, millet, alpiste, maïs concassé et chardon. Sur ceux portant un grillage, je me permets d’ajouter des arachides concassées. Sans cette protection, elles passeraient toutes dans le gosier des geais et des étourneaux.
 
 
Depuis le début de décembre, j’entretiens au "2005" (terrain acquis et aménagé à ce moment) un troisième poste d’alimentation à l’intention des plectrophanes. Je vais donc déposer sur ces plateaux un mélange de millet, d’alpiste et de maïs concassé à leur intention. Ils sont rarement apparus avant le début de janvier suite à une bonne bordée de neige. Cette année fait exception. Les chutes de neige de décembre ont été si importantes que les plectrophanes ne retrouvaient plus rien dans les champs. Ils sont donc apparus le 24 décembre pour passer l'hiver avec nous. Les petits Bruants hudsoniens et Juncos ardoisés  bénéficient également de cette manne. L’absence de tournesol dans ce mélange attire moins les autres espèces leur laissant ainsi le champ libre.  





        Pour terminer, il me faut faire la tournée de mes bûches. Je retourne donc à mon atelier prendre le bol de pain d’oiseaux que j’avais laissé sur l’établi pour lui permettre de ramollir et spatule à la main, je sors à nouveau combler les trous et fentes  que pics et sitelles avaient vidés. En m’approchant de la bûche à grimpereau, je m’aperçois que celui-ci est à déloger avec son bec fin et courbé quelques miettes de pain d’oiseaux au fond de la rainure. À cause de la morphologie de son bec, il est pratiquement le seul à pouvoir le faire. Je fige donc sur place attendant son départ pour aller réapprovisionner sa mangeoire. Il n’est pas facile à repérer celui-là. La couleur de ses plumes s’harmonise parfaitement avec les troncs d’arbre qu’il arpente de bas en haut. Il est vraiment un as du camouflage.

       
 
 
 
 
 
Finalement, je termine ma ronde en ajoutant du pain d’oiseaux dans quelques bouchons déposés dans certaines mangeoires grillagées pour mes petits bruants, juncos, sitelles et mésanges. C’est maintenant avec empressement que je quitte ce froid sibérien et, l’âme en paix, je regagne la douceur de notre demeure.
   Cette belle matinée précède bien notre réception de famille.   
 
 
Fin de mon récit                   
 
 
 

  

jeudi 2 janvier 2014

1 janvier ( suite)


     Bien au-dessus de l’horizon, dans un ciel bleu mur à mur,  le soleil éclaire les cristaux d’humidité qui tombent vers le sol comme de petites étoiles décrochées du firmament. Soudain, quelques tourterelles font leur apparition dans le lilas face à la mangeoire automatisé. Le mélange de tournesol, maïs concassé et millet servi mécaniquement ce matin à 7.00 h les  attire rapidement. Elles ont appris à se réfugier sur ce plateau fermé de trois côtés. Suite à un copieux déjeuner, elles y passent souvent des heures à l’abri du vent, écrasées sur elles-mêmes, à se faire chauffer par les rayons du soleil traversant le plexiglas qui  est à demi givré ce matin.  


 
 
 
Tourterelle triste roupillant dans la mangeoire automatisée
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 

 
 
 
 
Geais bleus au plateaux de sol

 
 

 
    Les geais bleus sont les seuls à pouvoir les déloger lorsqu’ils sont en quête de nourriture. Ils ne tardent pas d’ailleurs à se pointer aux divers postes d’alimentation et à réquisitionner la place. Les occupantes abandonnent le plateau pour venir se percher sur la rampe de la galerie et finalement faire le tour des mangeoires de sol pour gober quelques graines projetées à l’extérieur par nos petits visiteurs matinaux. Puis elles font un petit tour à l’abreuvoir chauffant. La façon dont elles s’abreuvent m’a toujours fasciné. Elles lapent l’eau comme le fait un chat et non comme les autres oiseaux qui se servent de leur bec comme un godet et relèvent la tête  pour faire descendre l’eau dans leur gosier.
     D’instinct les oiseaux semblent savoir que par temps froid, il n’est pas bon pour eux de se tremper les pattes dans l’eau et encore moins de se baigner. Je les ai rarement vus s’installer dans l’abreuvoir à des températures plus basses que le point de congélation et jamais à des températures comme celles d’aujourd’hui. C’est donc sur le rebord de celui-ci ou sur le tuyau de la pompe qu’on les voit se poser pour puiser l’eau. Finalement, nos tourterelles bien désaltérées volent vers les grands érables, se posent sur les branches et  emmitouflent leurs doigts de pied ou leurs moignons avec leurs plumes ventrales.
 



 
 




 
 
 
 
Tourterelle et chardonneret à l'abreuvoir
et tourterelle sur une branche protégeant ses pattes
 
 
     Entretemps les Geais bleus, ayant épuisé leur ration de maïs rond et d’arachides et non satisfaits d’avoir délogé les tourterelles, font le tour des autres mangeoires à la recherche d’un nouveau trésor. Ils réclament leurs mets préférés à grands cris de portes qui grincent. Mon déjeuner à peine entamé, il me faut aller satisfaire leur demande sinon ils feront la ronde des mangeoires chassant tous les autres oiseaux voulant s’y nourrir.
     Pour faciliter l’alimentation de chaque espèce en toute quiétude, j’ai dû user de stratégie et placer à divers endroits des postes spécifiques à chacun.  Les geais ont donc leur plateau bien à eux, un peu à l’écart des autres mangeoires. Ils se limitent la plupart du temps à ce plateau tant et aussi longtemps qu’ils y retrouveront arachides, noisettes et maïs rond.
 
 
 
 
Geai bleu à son plateau avec une noisette au bec
 
 
 
 
 
 
 
 
 
     De retour à l’intérieur, les doigts blancs et le visage rouge, j’espère maintenant pouvoir poursuivre mon déjeuner sans remords.
     Comme prévu, les geais retournent à leur plateau et  d’autres espèces font leur apparition. Les chardonnerets jaunes affluent sur l’hydrangée, l’érable de Pensylvanie, et le pommetier adjacents , aux mangeoires à chardon. Tout comme les juncos, ils ont gonflé leurs plumes pour lutter contre le froid extrême qui sévit à l’extérieur. Ils sont ronds comme des boules de Noёl. Ils prennent d’assaut tous les perchoirs et la chamaille commence. C’est un va et vient continu de l’hydrangée aux mangeoires et des mangeoires à l’abreuvoir. Les plus fanfarons réussissent à garder leur perchoir en ouvrant tout grand le bec d’un air menaçant lorsqu’un congénère s’approche. D’autres, quelques graines à peine gobées, cèdent leur place pour éviter l’affrontement. Puis dans une déroute indescriptible, ils quittent les mangeoires pour revenir aussitôt. Nous scrutons avec attention cette masse mouvante en espérant apercevoir un sizerin. Nous devons déclarer forfait.
 
Chardonnerets au chardon et au tournesol
 
      Aux mangeoires de tournesol les chardonnerets tout aussi rondelets, prennent soin de bien choisir les graines qu’ils décortiqueront. Ils semblent vouloir tirer le maximum d’énergie pour le travail fourni. Leur attitude laisse croire qu’ils soupèsent les graines et n’écalent que les plus pesantes, rejetant les autres hors de la mangeoire dans le ramasse-graines.
      Cette année ils sont peu nombreux, à peine une dizaine. L’alternance entre chardonnerets et sizerins semblent à nouveau une réalité. Il n’est jamais arrivé de voir ces 2 espèces  à nos mangeoires en nombre équivalent. Une année ce sont les chardonnerets qui dominent alors que l’année suivante ce sont les sizerins. Ce cycle se perpétue chez nous depuis de nombreuses années et il arrive même que l’espèce dominante éclipse totalement l’autre espèce.
 
À suivre
 
 
 
 
 

mercredi 1 janvier 2014

Mes meilleurs voeux pour 2014

Je souhaite à tous mes lecteurs une année 2014 remplie d'amour, de joie et de bonheur. Que cette nouvelle année vous apporte la réalisation de vos rêves les plus chers et vous garde en santé.
Vous pourrez alors être aux oiseaux.

Je vous fais part, maintenant, d'une première journée de janvier au Jardin ailé. Comme sa description est relativement longue, j'échelonnerai le récit sur plusieurs jours.

Les Plectrophanes des neiges sont avec nous depuis le 24 décembre
 
Le premier janvier
     Lorsque nous tournons la page du calendrier et que nous nous retrouvons à l’aube d’une nouvelle année,  nous sommes toujours curieux de savoir quels seront nos premiers invités et combien il s’en présentera à notre table. Nous portons une attention particulière à tout ce qui bouge autour de notre demeure pour en faire un relevé le plus fidèle possible. Voici le portrait d’une telle journée.
    Ce matin, il fait un froid de canard. Le thermomètre indique -26 degrés celsius. À l’est, une lueur rosée se dessine à l’horizon. Nous surveillons avec attention nos mangeoires afin de noter l’espèce qui se pointera la première. Nous soupçonnons bien qui sera la primeur enregistrée en cette nouvelle année.
     Le soleil ne s’est pas encore levé que la silhouette d’un oiseau  se déplaçant dans le pommetier attire notre attention. Il s’immobilise quelques minutes. Un autre le  rejoint puis un autre. Un à un, ils quittent leur point d’observation pour venir se réfugier dans la haie de taxus longeant notre galerie. Les têtes se montrent puis les oiseaux émergent entre les branches couvertes d’un beau manteau blanc. Pas de doute, comme nous le pensions, les Bruants hudsoniens seront les premiers sur notre liste. Ils sautillent vers les mangeoires de sol placées sous l’avant-toit. Ils ont appris que beau temps mauvais temps, ils retrouveront leurs graines préférées : le millet et l’alpiste.
     Les Bruants hudsoniens n’ont pas dérogé à leur habitude ce matin. On a observé depuis longtemps que les bruants, indépendamment de l’espèce,  se présentent à nos mangeoires  aux premières lueurs du jour. Ils seront également les derniers à aller s’abriter pour la nuit lorsque le crépuscule du soir les surprendra. Ils sont maintenant quatre à picorer chacun dans leur compartiment car ils acceptent rarement un congénère dans leur cube grillagé à moins qu’on y ait placé un plateau à mi-hauteur. On en observera alors souvent un à chaque niveau doublant ainsi le nombre d’oiseaux par cube.
    Surprise, quelques minutes à peine s’écoulent et voilà que le petit Bruant chanteur vient rejoindre le groupe. Nous ne l’apercevons, celui-là, que quelques fois par semaine. Vu ses visites sporadiques, nous ne pouvons le noter tous les jours mais nous savons qu’il hiverne chez nous et qu’il doit venir s’alimenter quotidiennement. Ce matin, notre vigilance nous a permis de l’inclure dans notre liste.
 
 
 
 
 
 
Bruant Hudsonien sur les branches très verglacées du pommetier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bruant Hudsonien se nourrissant de millet et d'alpiste dans la mangeoire de sol sur la galerie avant. On aperçoit le bruant chanteur dans le deuxième compartiment à l'arrière
 
 
 
 



 
 
     Bien au chaud, tout en prenant notre petit déjeuner, nous observons tout ce qui bouge dehors. Comme nous n’avons eu aucune précipitation durant la nuit, il n’est pas urgent de faire la tournée des mangeoires; les graines sont encore disponibles pour nos petits amis ailés. Il en serait tout autrement si les graines étaient ensevelies sous la neige. Il me faudrait aller dégager les mangeoires avant le lever du jour. Chez nous, le repas des oiseaux passe avant le nôtre. De cette façon nous pouvons les admirer pendant que nous mangeons.
 
 
 
 
 
Junco ardoisé décortiquant une graine de millet blanc qu'il vient de prendre dans la mangeoire fixée sur la rampe de la galerie
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
Juncos ardoisés dans la mangeoire de sol où ils sont habitués de trouver du millet, de l'alpiste et du pain d'oiseaux. Le bouchon rouge dans lequel est placé le pain d'oiseaux est vissé sur une petite pièce de bois pour éviter d'être déplacé près du bord pouvant rendre ainsi cette denrée accessible aux plus gros oiseaux comme les étourneaux, geais, etc.
 
 
 



 
     Petit à petit la clarté du jour s’accentue et les premiers rayons du soleil percent l’horizon. Quatre petites boules noires et grises viennent de surgir sur les branches du pommetier. Je ne sais pas d’où me vient cette image mais ils m’ont toujours fait penser au frère Tuck avec leur habit bicolore et leur ventre bedonnant. Ces 4 petits Juncos ardoisés viennent eux aussi chercher leur part de millet et d’alpiste. Ils se sont bien installés pour passer l’hiver avec nous.
 
Espérant que ce petit récit puisse vous intéresser, la suite suivra bientôt.